Mon histoire. Elle pourrait être banale, mais après tout, chaque personne est unique non? Je crois qu'elle n'est pas comme les autres, même si je voudrais que cela soit le cas.

Dans chaque histoire, il y a un début; Je suis née dans le premier Quartier, dans une famille aisée, sans problème d'argent, de logement, d'amis. Tout allait bien. J'ai vécu une vie paisible, j'ai été à l'école, j'ai appris à lire à écrire, l'histoire. J'ai passé beaucoup de temps à étudier plutôt qu'à me faire des amis. Je préférais me fixer un objectif assez haut pour y mettre toute mon énergie débordante.

Quand j'ai fini l'école, je ne savais pas vraiment dans quoi aller. Continuer un travail comme mes parents et gagner bien ma vie, me marier, avec des enfants, mourir paisiblement et sans avoir de problèmes. Mais ça ne me convenait pas. Je voulais de l'action, quelque chose qui me tiendrait en haleine, qui me donnerait chaque jour envie de me lever le matin.

Je me suis donc tournée vers la garde.

Je me suis entrainée et j'ai tout fait pour l'intégrer. Ce fut une réussite, comme ce que j'entreprend d'habitude, en fait. Ma vie de garde civique a duré trois ans où j'ai rencontré d'autres personnes, croisées plusieurs. Trois années où je me suis amusée, où j'ai rit, pleuré, enduré. Et puis après, quelque chose de nouveau est arrivé. De l'infiltration. C'était un nouveau défi, je ne pouvais pas refuser.

J'ai donc changé de nom, je me suis teinté les cheveux en blond, je suis partie tenir un bazar pour trouver et rapporter des informations sur les rebelles. Je crois que tenir ce magasin est la chose que j'ai préféré dans toute ma carrière.

Les mois passaient, je réussissais à me faire des amis rebelles, mais rien n'aboutissait, j'étais frustrée. Mais il y a bien une chose qui m'a réussi. Nerone. Je l'avais rencontré très vite, on avait sympathisé. Le temps passait encore, on s'est aimé, plus que tout au monde, plus que ma carrière, ma mission. J'étais prête à tout abandonner pour lui. Les années défilaient. La première, nous nous sommes mariés, sur un coup de tête, peut-être, mais je ne le regrettais pas du tout, j'étais si heureuse! On coulait des jours heureux. Et comme dans toutes les belles histoires, ils s'aimèrent et eurent beaucoup d'enfant. En l’occurrence, un, ou une, une fille, une adorable fille, mignonne comme tout, mon trésor, mon ange. J'avais la vie que j'avais rêvée, dans le bonheur.

Malheureusement, toutes les histoires ne se terminent pas bien. La mienne en fait partie. Je pensais que tout se passerait bien. Que je n'avais plus à m’inquiéter de mon futur, avec un homme si parfait et une fille si jolie. Mais un monstre me métal a signé la fin de Elisabeth Wilson, ainsi que sa fille, ma fille. L'accident a été fatal, violent, rapide, mon scooter a été happé, anéanti par le choc.

J'ai encore l'impression qu'il ne s'agit que d'un songe, d'une illusion, d'un cauchemar. Mais tout est bien réel. Les rebelles m'avaient pris mon bonheur. Le gouvernement ne voulait plus me laisser là-bas. En quelques semaines, tout avait été plus vite. On m'a faite passer pour morte sur le coup, au côté de ma fille qui elle, l'est bel et bien. Mon bras y est resté et le métal froid qui le remplace n'a de cesse de me rappelle mon ancienne vie.

J'ai tout perdu ce jour-là. Cependant, j'ai bien du recommencé. Encore plus, je me devais d'oublier Nerone, de m'occuper. Mon travail a été la seule chose vers lequel j'ai pu me tourner. J'ai voué ma vie à celui-ci. Et ce n'est pas passé inapercu. La garde royale m'a repérée. Pensant que je pourrais encore plus oublier ma vie, je l'ai rejointe.

Aujourd'hui, je coule des jours tranquilles, en tout cas, j'essaye. Je tente de supprimer Nero de ma mémoire, je crois que ça vaut mieux. Je doute le revoir un jour, après tout cela. Je ne sais pas si j'ai envie de le revoir, je ne crois pas que j'ai envie de voir sa réaction. Je suis en vie, mais je lui ai menti, sur toute la ligne. Sauf pour notre amour. Je sais que celui-ci ne disparaîtra jamais. Mais j'ai quand même peur.
Je préfère encore qu'il se souvienne de moi comme d'une mère honnête, souriante, blonde et pure, et non comme une infiltrée, menteuse, menteuse, trop menteuse.