C'était le grand jour, celui ou l’orgueil de la noblesse allait parader aux yeux de tous. Lui, Jonah, le chef de la garde royale s'y était préparé avec beaucoup d'attention. Rien, absolument rien ne devait tourner de travers. Non seulement il détestait ça mais, en plus, la quasi totalité de la cité était rassemblée au même point. Ses deux pistolets, bien chargés dans leur étuis, son costume impeccable par dessus un gilet par-balle, traduisaient qu'il était fin prêt à descendre du premier quartier.

La foule qui acclame, l’euphorie général... Ça le mettait extrêmement mal à l'aise mais il souriait. Il ne laissait paraître aucune angoisse sur son visage androgyne.
Sur le chemin vers la Fontaine Ouest, il jetait de temps en temps des regards vers les champs de force, zoomant vers ceux-ci pour s'assurer qu'aucune défaillance ne pouvait subvenir. Tout était parfait, aucune menace ne semblait se profiler... Mais la vigilance était de mise. Tout pouvait encore arriver. Il le sentait, le danger, qui glissait comme une vieille odeur de gaz, prêt à tout faire éclater.       

   
   

Impossible, il était impossible pour lui de se détendre, ça aurait été quelque chose de profondément stupide. Les choses allaient beaucoup trop bien, c'était trop facile, trop calme. Plus la parade exhibitionniste avançait et plus il le sentait. Le danger. Il était semblable à une épée de Damoclès qui menaçait de s'abattre sur  ce spectacle qui débordait d’orgueil. Plus cette parade exhibitionniste avançait et plus il était à l’affût de la moindre défaillance, de la moindre chose suspecte qui pouvait donner raison à sa paranoïa. C'est en arrivant aux abords de R.C Weapons qu'il sentit un frisson parcourir son corps... Le genre de frissons qui vous met en alerte, celui qui vous fait lever la tête et remarquer ce grappin qui venait de s'accrocher aux grilles. C'est là que l'adrénaline éclate. C'est là que tout tourne au ralenti. C'est là que l'épée tombe et tranche tout ce qui est sur son passage.

Gardant son calme pour ne pas alerter la population, Jonah se tourna vers quelques uns de ses gardes et leur ordonna de passer en mode offensif.  Nous sommes attaqué. Tachez de faire ce qu'il faut pour protéger la télécommande et les champs de force. Si vous voyez ce que je veux dire. Déclenchez le plan de protection. Ces mots résonnèrent dans la tête de tous les gardes présents, sortant directement de l'oreillette intégrée à leur casque. Il s'agissait des mots qui déclenchaient la stratégie mise en place pour protéger la télécommande. Restez discret et à l’affût. Il s'agit peut être d'une diversion. Quoi qu'il en soit faites comme si vous n'avez rien remarqué. shh.. Il était d'un calme à toutes épreuves, parlant dans son micro tout en faisant signe aux enfants à proximités. Ils allaient accueillir ses rebelles comme il se doit.

Un groupe d'hommes se dirigea alors vers les champs de force. Une femme les suit. Blonde, jolie, une affiche de pub pour la garde civile. sur elle, bien cachée, la vraie télécommande semble en sécurité tandis qu'un T.E.L joue le rôle de la télécommande sous le nez des rebelles.

   
   

C'était le chaos. Le calme ne pouvait pas durer en agitant cette chose sous le nez des rebelles. Qu'elle idée stupide d'organiser ce genre de spectacle, leur attaque était courue d'avance. Il les sentait, la tension qui commençait à agiter la foule, ce courant meurtrier qui leur faisait prendre conscience que ce qui se déroulait sous leur yeux n'avait plus rien à voir avec le cortège. Un mouvement de panique était sur le point d'éclater et bien souvent la mort suivait de près. La première chose qu'il fit était instinctive, incontrôlable... La première chose qu'il fit était de regarder vers les enfants. Où était ce gamin au manteau bleu marine ? Où était il bon-sang !? Il n'aurait jamais dû se mêler à la foule, il n'aurait jamais dû venir !

Jonah sentait que bientôt il ne contrôlerait plus la situation, que tout allait s’accélérer... C'était maintenant qu'il fallait agir. La télécommande, seule chose qui importait vraiment ... C'était cette femme, cette blonde qui la transportait vers les souterrains...Peut être aurait-il dû confier cette tâche à un homme histoire d'être plus rassuré. Elle était là, entourée de gardes qui se dirigeaient rapidement vers les champs de force pour s'assurer que ceux-ci ne lacheraient pas. Elle avait intérêt à protéger l'objet, à le conduire en sécurité dans les souterrains, sinon O'Leary s'occuperait personnellement de la faire plonger. Hélas, il fallait lui faire confiance. Fichus rebelles. Ils étaient  dans la foule et certains fonçaient directement sur Néri... Il n'avait décidément pas de chance celui la. Soudain, ses yeux cybernétiques s'écarquillèrent... Celle qui menait l'assaut, la femme aux cheveux d'argent, ça ne pouvait être qu'elle... Cette putain qui pensait faire changer les choses, celle qui pensait pouvoir perturber les plans de Jonah avec ses élans héroïques ! Elle était là, elle courait tout droit en direction de Fraus. Cet abruti était tellement grand qu'il attirait directement les regards, tant mieux, il le rendait invisible.

- Faites moi évacuer cette foule ! ... Si un citoyen met les pieds dans la zone de combat je m'occuperais personnellement de faire sauter la cervelle de chacun d'entre vous ! -

Gronda-t-il. Jonah était prêt à tout...Jamais au grand jamais il ne laisserait ces raclures d'égout mettre leurs mains répugnantes sur la télécommande. Alors, tandis que la foule se faisait évacuer le plus rapidement possible, il sortit ses pistolets et visa, d'un oeil précis, l'un des rebelles qui venait de coller, ce qui semblait être un pied-de-biche, dans la gueule de Néri. Il zooma, attendit que personne ne soit dans le champ et tira. Ces rebelles sont comme une famille...Si l'un d'entre eux tombe, les autres n'en seront que plus faibles.

ps :: Oui, oui...Jonah est un peu misogyne.