Elle est belle la vie, n'est-ce pas? Surtout lorsqu'on est noble. Il y a des serviteurs par-ci par-là qui vous font à manger, qui vous aide à vous habiller, et tout... Vous ne faites pratiquement rien de vos dix doigts. C'est de ce milieu que vient la jeune Judya. Elle n'avait que quatre frères pour elle, et depuis, elle ne peut plus qu'accepter de supporter les servantes qui la traitaient comme une véritable princesse. Mais le pire n'était autre que ses deux parents : il fallait qu'elle mette tout le temps de jolies robes, qu'elle ait une belle coiffure, qu'elle se conduise très bien..... bref, qu'elle soit aussi présentable qu'une véritable duchesse. C'était à la fois flatteur mais également très étouffant pour une jeune fille comme elle. Si son père était là à la gâter et à la couvrir, il en était autrement pour sa mère qui n'avait qu'une idée en tête : la marier plus tard à quelqu'un de son rang.

Les années passèrent et la jeune fille ne rêvait que d'une chose : pouvoir fuir ce milieu riche dans lequel elle était née. Il fallait un moyen de s'en échapper, de partir, de pouvoir vivre la vie qu'elle souhaitait. Enfin arriva le moment où il fallut envoyer quelqu'un de la famille dans la garde civile. Qui allait-on envoyer? Qui allait être sacrifié? On fit une courte-paille et par chance, cela tomba alors sur Judya qui ne pu aucunement retenir sa joie. Elle allait servir à quelque chose, ne plus être dans ces robes mais aussi éviter le mariage. Sa mère ragea, son père, quant à lui, pleura en pensant qu'il allait arriver malheur à sa petite fifille qu'il aimait. Elle avait à ce moment-là dix-sept ans.

Les années qui suivirent rimèrent avec "bonheur" dans le cœur de la jeune femme. Elle s'était coupée les cheveux et avait abandonné le maquillage comme elle en avait rêvé avant son recrutement. Elle apprit alors à se battre et son corps autrefois tout chétif devint plus musclé, celui d'une vraie soldat.

Sept années minimum étaient demandées et ce fut à l'âge de vingt-quatre ans que la mère de Judya lui demanda de revenir chez eux, de laisser sa place à un de ses frères et de se conduire comme une vraie femme de son rang. La soldat y refusa : elle était bien là où elle était, à protéger les civils. Surtout qu'il était trop tard pour elle, pour devenir une véritable lady ; l'armée lui avait forgé un bon caractère, faisant d'elle un presque-homme.

A présent? Ce qu'elle fait? Ben toujours soldat dans la garde civile, elle se fait harceler par sa mère et son père qui désirent la revoir.