Extrait du journal intime de Maxime.

« Cher journal,

Aujourd’hui a été une journée haute en couleur. Après avoir passé la matinée chez Gennings à choisir un nouveau collier à ajouter à ma collection –ce fut un choix cornélien entre la chaine simple et la chaine double- je suis allé au café qui se trouvait à côté afin de me désaltérer –qu’est-ce que j’aime ce mot. C’était l’heure de pointe et chaque membre administratif des bureaux voisins étaient venus prendre leur dessert au moment où je venais prendre mon déjeuner. J’ai attendu pendant des plombes avec pour seule compagnie une nana qui avait pas l’air très dégourdie ni très intéressante. Mais j’ai fait tout mon possible pour qu’elle continue de parler, parce que j’avais trop peur de m’ennuyer et de me rendre compte que la file n’avançait pas. Elle a parlé de sa meilleure amie et de son petit copain et comme quoi ils étaient inintéressants –HAHA- au possible et qu’elle préférait la compagnie de nouvelles têtes comme moi. Je crois qu’elle a finis par me demander si j’arrivais à voir clair avec mes cheveux devant les yeux avant que ce ne soit notre tour de commander –elle m’a payé un café, mission accomplie.

Ensuite je suis allé me promener du côté du centre-ville en oubliant complètement que je devais aller au travail. Du coup me voilà encore sans emploi et je vais encore devoir changer de T.E.L pour éviter que mon ex patron ne me harcèle et ne m’insulte. C’est dommage, je l’aimais bien ce travail de livreur moi. Pendant ma promenade j’ai croisé un skateur drôlement doué qui arrêtaient pas de faire des pirouettes. Je l’aurais bien applaudis si je n’avais pas dans une main un gobelet et dans l’autre la plupart de mes paquets. Ah oui, j’ai oublié de te dire que j’avais aussi acheté une tonne de nouveaux vêtements pour la période estivale d’Erèbe. Il faut bien que le prince soit le plus beau –rire- pour le bal. Du coup j’ai pas pu capter son attention et il est passé en une fraction de secondes sans même que j’ai pu réaliser qu’il était déjà super loin. De toute manière avec son gros casque je suis pas certain qu’il m’aurait entendu. Et pour finir je suis rentré à la maison pour t’écrire. Parce que j’adore t’écrire et que ça me calme. Parce que comme ça je peux arrêter de faire semblant avec au moins une personne. Même si cette personne est un petit cahier fuchsia caché sous mon oreiller.

Parce que voilà déjà un mois que j’ai tué cet homme. Enfin, non. Je ne l’ai pas tué, mais le sol l’a fait pour moi. Quand je pense qu’une simple petite pression sur son torse a suffi à ce qu’il bascule comme un rien par-dessus la rambarde. Rien que de me souvenir, j’en aurais presque l’appétit coupé. Alors du coup je n’y pense pas. J’ai toujours l’appareil photo qu’il avait pendant sa chute et qu’il utilisait depuis quelques instants déjà pour prendre des photographies d’un peu tout ce qu’il pouvait. Mais bien entendu il est brisé en pleins de morceaux et ne ressemble plus à grand-chose. Mais je l’ai gardé.

Bon c’est pas tout ça mais c’est l’heure de manger. Je reviendrais écrire plus tard. Soit sage pendant que je fais cuire le repas ! »

Et c’est la seule et unique preuve qui peut accabler Maxime du meurtre d’un Magistrat durant une de ses permissions exceptionnelle.