Prisca feuilleta son agenda, il lui restait 5 minutes avant que son patient de 10h30 n'arrive. Que savait-elle sur lui? Juste son nom, Nerone Jelkins. De toutes façons, c'est la première fois qu'il vient la voir, donc elle n'avait pas à s’inquiéter. Elle regarda la pièce qui lui servait pour les consultation, pensive. C'est plutôt dur de trouver des décoration qui conviennent, pour offrir aux patients un sentiment de confiance et de sécurité. Mais il n’empêche que ce vert pastel au murs et cette moquette mauve donne à la pièce une côté vaste et pas un côté clos et renfermé. Et puis elle est quand même allez mollo sur la décoration de la pièce, une petite table en bois de chêne foncé, une chaise longue en cuire confortable pour le patient et sa chaise grise claire en forme d’œuf, elle était vraiment fière de la décoration. Et cette magnifique baie vitré donnant vue sur le seconde et haute ville.
Prisca s'assit sur sa chaise et lut son bloc notes en attendant...

10:12. 
Tu enfiles ton manteau et tes chaussures avant de sortir de chez toi. Bon, je suis dans les temps, pensa-tu. 
C'était des potes de beuverie habituels qui t'avait un peu forcé à aller voir un psy. Depuis un moment, tu redevenais dépressif et tu buvais comme un porc. T'arrivais pas a leur en parler, à ces gars. T'essaye, tant bien que mal, que le décès d'Elizabeth ne concerne que toi. Certains on voulu t'aider, te conseiller, mais tu te contentais juste de boire en guise de réponse. 

Et si tu arrivais à parler à cette fille ? Dehors, dans la rue, alors que le froid règne encore, tu sors un paquet de cigarettes de ta poche et en sors une que tu glisses entre tes lèvres. Et si tu arrivais à te décoincer un peu sur ce sujet ? Et si, finalement, tu allais oser discuter d'elle avec quelqu'un ? Tu allumes ta cigarette et te mets en route. 

Après une quinzaine de minutes de marche, tu arrives finalement devant un immeuble assez grand. Devant le palier d'entrée, tu laisses tomber ton mégot par terre et entre dans le bâtiment. Quelle merde, ces clopes, penses-tu. Quelle merde ouais ; t'avais eu, une fois, l'occasion de profiter des cigarettes qu'on trouvait, autrefois ...

Tu jettes un coup d'oeil aux noms de habitants au rez-de-chaussé, et tu vois que Mademoiselle Hengle habitait au dernier étage. Tu te diriges vers les escalier et monte les marche deux à deux. Une fois finalement arrivé devant le cabinet, tu te demandes une nouvelle fois si c'est une bonne idée ou non. Tu prends une grande inspiration et frappe à la porte. 

Prisca admirait la grande place, bondé de monde à cette heure là lorsqu'elle entendit que l'on frappait à la porte, Prisca se leva nerveusement. C'était toujours ça lorsqu'elle rencontrait quelqu'un de nouveau. Elle décontracta ses épaules et tentât de relâcher la pression en inspirant un grand cou: bon pas la peine de stresser inutilement tout se passera bien. Prisca se dirigea vers la porte d'un pas léger, même si ce n'est pas très professionnel de travailler en chaussettes, elle adorait ces chaussettes toutes blanche,sentir la moquette a travers le tissus.
A quoi ressemblerait-il, c'est surtout le point de vue psychologique qui l’intéresse. Est il dépressif? A t'il juste besoin d'être conseillé? être écouter? Elle espère juste pouvoir lui venir en aide.
Arrivé devant la porte, elle tourne l'énorme serrure que ses parents bien trop protecteurs lui ont installé. Elle ouvre la porte, sourit, et dit d'un air léger : vous êtes mon rendez vous de 10:30?

Tu écoutes le verrou s'ouvrir. Au vu du temps qu'elle a mis à ouvrir, ça avait tout l'air d'être un sacré truc. Lorsque finalement la porte s'ouvrit, tu découvres ta future interlocutrice — sûrement — habituelle. 

Elle était toute petite. C'est ce qui te marqua en premier ; ça faisait un sacré contraste avec toi, qui était plutôt grand, pas loin du mètre quatre vingt. Elle avait des cheveux d'un joli roux et un visage plutôt mignon. Elle semblait jeune, aussi. Quelle âge elle a, pour faire ce boulot ? « C'est ça. Nerone Jelkins ... » 

Tu entres dans le grand appartement, et en profite pour découvrir la pièce. Plutôt grande à première vue ... La deco sobre, un bon décor pour une consultation, à ton avis. Ton stress redescendît d'un cran. Tu te demandes à nouveau si ça ira, ou pas. Les seuls psy que t'avais vu, c'était juste après Elizabeth. Et ça s'était mal, très mal passé ...

Wow... Le seul mot qui lui vint à l'esprit était wow... Nerone Jelkins... Première fois qu'elle entendait ce nom. Son patient était vraiment balèze... Et aussi vraiment pas mal, mais ça peu importe. Elle le juge rapidement à son allure: Mmmh disons la trentaine , avec un air tracassé. M'enfin avec le temps, Prisca a prit l'habitude de ne plus juger sur le physique... Elle le regarde entrer. Une démarche imposante. Elle se sent plutôt ridicule par rapport à lui, il lui inspire de la puissance et elle n'est qu'une petit souris pour lui... C'est pas grave, c'est si mignon une souris, se dit elle en souriant d'un air enfantin.
Sortit de ses réflexion, elle remarqua que Nerone... pouvait-elle l’appeler Nerone? bah elle verrat ça après. Bref elle remarqua qu'IL la dévisagea puis regarde la pièce d'un air rassuré, tout ce passe bien  pour l'instant...
-Asseyez vous, je vous en pris, pour commencer, pouvez vous vous décrire en quelque mots, votre caractère, votre enfance et votre quotidien? Dit elle avec un petit sourire et une once de timidité, tout en s'asseyant en tailleur sur sa chaise recourbé.

Elle était directe. Ça te changeais les idées, enfin surtout les souvenirs. Les autres psychologues que t'avais vu par le passé étaient tous des cons assoifés d'argent, qui prenaient tout leur temps et qui te faisaient payer à la durée. Mais la, tu sens que ça allait être mieux que les autres fois. Enfin, tu l'espere.

Suite à sa proposition, tu retires ton manteau et le pose sur le dossier du siège qui avait tout l'air de t'être attribué. Tu t'assied sur le divan, soupirant doucement avant de lui répondre. « Je tiens un petit bazar dans le second quartier. Je passe ma journée la-bas. Après, je vais faire la tournée des bars. » Tu juges ça suffisant pour ton quotidien. Tu réfléchis une demi seconde avant de reprendre. « Je suis un de ces homme qui ne vis pas au jour le jour. Rattaché au passé, plutôt. » L'ambiance semblait lourde. En deux phrases à peine, t'avais l'impression d'avoir flingué l'atmosphere. « J'ai toujours vécu dans le second quartier. Ça a toujours été ma maison. »

... Il a fait plutôt concis. Elle déteste que le patient se sente mal... bon elle n'est pas clown non plus mais bon on fait ce qu'on peu hein. Elle lance d'un doux et joyeux : -j'aime beaucoup le second quartier, se faire happer par la foule de la grande place à midi lorsqu'elle est envahit de gens, je pourrais faire un bras au haut quartier et rester ici juste pour ça. (c'est ce que tu fais depuis que tu a quitté son nid familiale crétine)
Elle songe: Espérons que tu ne l'a pas froissé et qu'il pense en ce moment même "pfff je te paye pas pour raconter ta vie connasse".
Prisca aussi va faire court, même si c'est vrai que généralement, les gens racontent leurs vies à Prisca comme si ils la connaissent depuis des années, ce qui ne la dérange pas du tout tant qu'elle peut aider. Elle poursuivit sur un ton toujours doux mais sûr d'elle. -Qu'elle est la raison pour laquelle êtes vous venus me voir Mr. Jelkins?

Apparament, même si elle avait un bon appartement, elle semblait être quelqu'un de plutôt modeste, de ce que tu en savais. Sa façon de s'exprimer t'arrache un petit sourire discret. Elle avait l'air plutôt franche. « Je ne supporte pas ça ... Enfin, au début. Au bout d'un moment, on s'y fait. Et on fait avec. Ce quartier est l'habituel bordel sur la grande place, de toutes façons. »

Vous continuez votre discution. Une autre question. Tu reflechis un moment avant de lui répondre. Pourquoi t'es venu ? Pourquoi tu les as écouté ? Après tout, c'était juste des gens que t'avais vu, une fois ou deux, peut-être. Ils en avaient probablement rien a foutre de ta gueule, qui sait. Mais dans le fond, t'essaye encore de te convaincre qu'une thérapie ne pourra t'être que bénéfique. « Je le pose la même question, à vrai dire. » Bah, t'avais rien trouvé de mieux. T'allais pas lui mentir non plus, pas lui raconter des bobards, que le magasin n'allait pas et que ta baraque venait de cramer ...

Un petit sourire s’inscrit sur son visage, depuis le début de la conversation, il ne lui répond que par des phrases vagues et sans réponses claires, elle aimerait lui traduire en un regard qu'elle était là pour écouter ses problèmes et tenter de les résoudre, et pas de dessiner sur son carnet tout en hochant la tête toutes les 45 secondes sans même savoir de quoi il parle pour lui dire a la fin que c'est une question de subconscient. Même si il existe des psychologues comme ça, bon dans ces cas là ce sont pas de vrais psy mais bon... Ce type n'avait pas l'air suicidaire, mais sur les bords de la dépression. Et il avait besoin d'aide (Prisca supposait qu'au fond de lui, il le savait).
elle répond tendrement: -eh bien on va essayer de le découvrir ensemble. Elle poursuit sans vouloir le brusquer, Vous m'avez dit être rattaché au passé mais quel passé?

Le découvrir ? Bah, ça te semblait être une bonne idée. Après tout, t'étais peut-être venu pour ça, qui sait. Savoir ce qui n'allait pas pourrait déjà être un bon début, pour après se soigner ... La suite de sa question te fit tilter que tu en avais déjà dit trop. Qu'est ce que t'as, Nero ? Est-ce que, finalement, tu vas réussir à disctuer à cœur ouvert avec cette fille ?

C'est finalement ton caractère d'imbécile têtu comme une mule qui te poussa à répondre de la façon la plus vague que tu pouvais faire. « À ... Ma femme. » Tu sens ton cœur te serrer dans ta cage thoracique. Tu te concentre en fixant les murs pour te calmer. Rien que l'évoquer et penser à elle pourrait te faire exploser et péter un plomb. De façon agressive, ou pas d'ailleurs. Soit tu allais dévaster l'appartement de cette pauvre jeune fille, soit tu allais te mettre à chialer comme un gosse.

Tu préfère te contenir et fixer le sol.

Cette réponse résonne dans son esprit, Prisca se calme intérieurement, elle décrois les jambes et s'assoit normalement et se penchat légèrement. Elle sait à présent la base du problème mais ce savoir avait un prix, Nerone semblait perturbé. Elle réfléchit quelques instants, comment continuer sans le brusquer plus, mais elle tente de se dépêcher, ne voulant pas laisser ce long silence de mort planer autour d'eux.
Elle ne veut surtout pas placer le "Je vous en pris, poursuivez". Elle se dit à elle même, "que pourrais tu lui dire, tu ne vas pas lui lâcher un stupide raconter permet de libérer le cœur et l'esprit ou pire encore ne lui demande pas si elle est morte". En regardant sa montre elle vit que le temps de la consultation était passé mais peu importe, elle n'allait pas le laisser avec cette note de fin et encore moins dans cette état, et hors de questions de lui faire payer plus, après tout ce n'est pas lui qui a demander d'allonger sa séance!
Apres avoir bien réfléchit a ce qu'elle allait dire, Prisca lui dit sur un ton calme:
C'est un début et je refuserais de finir cette séance sur ça, alors prenez votre
temps, prenez une heure pour réfléchir à votre réponse si il vous les faut et expliquez moi ce qu'il s'est passé.

Tu sens qu'un mal de crâne apparaît peu à peu. Penser à elle et même prononcer son existence te rendait malade. Elle te manquait. Tellement. Tu aurai tout donné pour être à sa place au moment de l'accident. Tu aurai tellement préféré crever à sa place et à la place de ta fille. Tu aurai tout donné, tout, parce que de toutes facons, maintenant, tu n'as plus rien.

C'est ses paroles qui te ramenèrent à la réalité, te laissant quitter ton petit nuage de souvenirs douloureux. Encore un peu boulversé par ses souvenirs et ses images qui s'enchaînent dans ton esprit, tu n'avais même pas remarqué que la séance touchait a sa fin. Le temps avait passé bien trop vite. Ou alors c'est parce que tu es resté dans ton passé pendant longtemps ? Alors que ton cœur est encore serré, tu sens ton pouls accélérer. Tu n'as pas envie de raconter tout ça. Tu n'es pas encore prêt. « Parlons d'autre chose, voulez-vous ... »

Elle avait vraiment envie de lui dire " très bien mais on devra forcement revenir dessus plus tard", Mais elle suppose qu'il savait que tôt ou tard il devra tout lui dire. Elle affichait sans le vouloir une boudeuse, quelle joie d'avoir un visage de gamine... Bon Prisca se demanda si il ne faudrait pas remonter un peu plus tôt dans son histoire, mais que pouvait-elle aborder? sa scolarité? sa relation avec ses parents? Oui pourquoi, ils remonteront le cours de son histoire jusqu’à sa femme plus tard. Elle tira légèrement sur sa chemise, bordel, pourquoi Elle devait porter du 14 alors que ça n'allait pas du tout avec se poitrine. Elle respirât discrètement un bon coup, espérant que Nerone ne l'avait pas remarquer, elle n'avait pas vraiment fait attention à si les gestes qu'elles venait de faire était déplacés ou non. Mais vu l'état de l'homme en face d'elle ça l’entonnerait.
Elle repris avec plus de conviction qu'elle n'avait réellement
-Pas de soucis, alors parlez moi de votre enfance, en gardez vous des bons souvenirs?

Alors qu'un nouveau  silence s'installait entre vous, tu l'entends soupirer. Etait-ce un soupir ? C'est ce que tu penses, en tous cas, Nero. Se foutait-elle de toi ? Ou alors peut-être qu'elle n'en avait simplement rien a battre ? Où encore qu'elle était déjà désespérée que tu ne parles pas ouvertement  et directement de tes soucis ? Tu poses ton regard sur tes genoux, les fixant assez intensément. C'est finalement sa phrase "censée te rassurer" qui te sortit de ta paranoïa inexpliquée.

Ton enfance ... Y avait-il eu quelque chose de particulier, à part ces longues journées que tu as passé dans la rue, à faire l'école buisonnière, à jouer, et à imaginer des colines éclairées par le soleil, comme tu avais vu dans des livres ? Avais-tu eu une enfance à peu près normale, Nero ? A ton humble avis, oui. Il n'y avait rien eu durant cette période de ta vie. Ce n'est pas ce qui t'as fait basculer. Ce qui t'as fait changer. « J'ai toujours vécu dans le second quartier. Etant gosse, ça m'amusait d'aller trainner dans le troisième, de temps à autres. Surtout à la décharge, je trouvais souvent des objets stupides et inutiles... Mais ça m'amusait. Donc en bref, oui, j'en ai gardé des bons souvenirs. »

Elle songea un instant qu'il ne fallait peut-être pas aborder le sujet de son épouse avant la prochaine séance. Elle rajusta rapidement sa chemise et regarda son patient qui lui, fixé obstinément le plafond.
Elle n'avait pas rencontré de patient aussi renfermé depuis un bout de temps.
Il était clair que le problème le plus important était son épouse mais que pour réussir à le faire parler, il va falloir faire preuve de beaucoup de savoir-faire et de subtilité. Elle saisit l'une des ses mèches de cheveux entre ses doigts, songeuse. Finalement, elle revint sur ce que venait de dire Nerone.
Elle déclara d'une voix sérieuse: quels genres de choses inutiles, vous les avez toujours?
Elle attendit sa réponse, curieuse.