- Tais-toi et écoute, ça t'changera.

L'homme se rembrunit en entendant la jeunette. Qui était-elle pour lui donner un ordre ? D'un autre côté, s'il lui cassait la gueule, il n'aurait jamais les infos qu'elle lui avait promis avoir.
Alors il se tut et écouta.

****

Natasha ne parlait peut-être pas beaucoup, mais elle savait laisser traîner ses oreilles, surtout si cela pouvait lui rapporter quelques crédits.
Et ce jour-là, elle avait justement des infos qui pourraient lui offrir un repas correct pour le soir.

Capuche rabattue sur le front, écharpe relevée sur le nez, veste trop ample lui tombant aux genoux, on ne voyait plus grand-chose de la frêle silhouette de la récupératrice. D'ailleurs, elle s'était fait son trou, en quelques trois années à venir fouiller quotidiennement, et les autres récupérateurs ne venaient plus lui chercher de crasses depuis longtemps.

Ce jour-là, donc, elle creusait le tas d'immondices en attendant son contact. Des bouts de meubles irréparables, de la vaisselle brisée, des pièces de métal rongées par la rouille... Aujourd'hui n'était pas une bonne journée.
A peine un soupir s'extirpa de ses lèvres abîmées, lorsqu'elle balança derrière elle un coussin éventré, même pas bon à venir rembourrer le canapé usé qui lui faisait office de lit.

- Hey. C'toi Natasha ?

La jeune femme se tourna rapidement, la main refermée sur son unique trésor de la journée, qu'elle fourra rapidement dans sa poche.

- C'est moi.
- On m'a dit que t'avais des infos, pour moi. A propos d'un accident.

Un léger hochement de tête et elle sauta de son perchoir, atterrissant lestement à côté de l'inconnu qu'elle dévisagea un instant, comme pour imprimer son visage dans sa mémoire.

- Hey, t'es gentille mais tu t'bouges le derche, j'ai pas que ça à foutre de ma journée, la merdeuse.

Une main tendue, paume vers le haut, lui vint en réponse, silencieuse mais claire. On paye d'abord, elle parle ensuite. Un échange de billets plus tard, il reprit, impatient.

- Allez, accouche la merdeuse ! On m'avait pas dit que t'étais conne, en plus d'être à demi-muette, bordel de m-
- Tais-toi et écoute, ça t'changera.

Elle enchaîna finalement, rangeant les quelques crédits sous sa veste :

- Donc, y'a deux ans, l'accident de scooter... On a dit que la mère et la gamine étaient mortes sur le coup. J'ai entendu parler un des croque-morts de leur enterrement. Il a assuré que le cercueil de la mère était vide.
J'me suis renseignée un peu. Il s'raconte qu'elle n'est simplement pas morte.

L'homme grogna en fourrageant dans sa barbe sale, marmonnant en réponse.

- Intéressant... ça confirme c'que j'avais entendu. Ok la merdeuse. Si t'as d'autres infos, tu sais où m'trouver.

Nouveau hochement de tête silencieux, et Natasha se désintéressa de lui aussitôt, s'asseyant sur un morceau de carton pour ressortir de sa poche sa trouvaille toute récente, qu'elle détailla longuement, protégée dans l'écrin de ses doigts fins.

C'était devenu presque une habitude. 
Tous les jeudi de chaque semaine, tu te rendais à la déchèterie d'Erèbe pour fouiller un peu, à la recherche de nouveaux trésors qui pourraient être d'exception. Toute babiole qui datait de plusieurs années te rendait fou de joie. T'aimes tellement, tomber sur des machins plus inutiles les uns que les autres. Pas forcément pour les vendre au magasin, non. Plus souvent pour toi, pour ta satisfaction personnelle de trouver un truc sympa dans un endroit pareil. 

Ton manteau sur le dos, tes mains dans tes poches, tu tournes autour d'un tas de déchets qui étaient accumulés en montagne, fouillant du regard, pour voir si tu allais trouver quelque chose d'intéressant aujourd'hui. Jusque là, rien. Après un bon moment de recherche, tu te décourages. Tu jette un coup d'oeil à ta montre. Dix huit heures. Temps de rentrer, maintenant , penses-tu. Tu te diriges vers la “ sortie ” de la déchèterie, et aperçoit deux personnes en train de discuter. Tu as déjà aperçut la plus petite des deux silhouettes en venant ici. Tu passes non loin d'eux pour t'en aller — derrière une pile de déchets ; ils ne te voient donc pas —, mais tes oreilles traîneuses retinrent quelques mots. 

Deux ans. Scooter. Cercueil, mère, vide.

 Pas morte.

Tu te figes. Ça ne peut pas être une coïncidence. L'accident de scooter d'il y à deux ans était l'un des seuls où une mère était concernée. Ta respiration se dérègle , t'as une boule au ventre. Tu jettes un coup d'œil vers eux. L'homme est en train de partir. Tu passes une main dans ta poche. 

Tu sors de ta “ cachette ” et t'approche finalement de la silhouette. Tu te poste devant elle. « Combien c'est pour savoir le prénom de la concernée ? »

Tu as besoin d'en avoir le cœur net. 

Spoiler:

Il fallait savoir laisser traîner ses oreilles... Elle l'avait toujours su. Mais d'un autre côté, elle n'appréciait que moyennement quand c'est elle qu'on venait écouter. Question d'orgueil sans doute.

Le sort avait d'ailleurs décidé qu'elle n'aurait pas le loisir d'admirer son trésor du jour, puisque sitôt les yeux posés dessus, de nouveaux bruits de pas retentirent près d'elle. Elle n'y prêta pas attention dans l'immédiat, pensant qu'il s'agissait d'un Récupérateur sur le départ, ou même de son contact qui venait demander des détails oubliés, qui sait.

Elle fouillait dans une mémoire qui ne lui appartenait pas, cherchant à mettre un nom sur l’agglomérat de pétales en tissu coloré qui s'épanouissait dans ses paumes jointes, quand une voix l'interpella.
Une voix qu'elle ne connaissait pas, une voix presque douce, comme un baume après la voix rauque et éraillée de son "contact".

Un regard clair et surpris se lève sur l'étranger, dont elle avait tout juste pu discerner la silhouette lointaine, une fois ou deux, et le détailla rapidement.
Par tous les Archanges ! Celui-là était bien trop beau pour être d'ici.
Les yeux de la jeunette glissèrent le long du visage masculin, clignèrent quelques fois avant qu'elle ne les baisse, les dissimulant dans l'ombre de sa capuche.

- T'es qui, toi ? T'es trop curieux...

Sa voix se serait voulue plus ferme qu'elle ne l'était, tandis qu'elle se regroupait sur elle-même, accroupie et prête à bondir pour s'enfuir. Courageuse mais pas téméraire, la miss-tresse.

- Pourquoi ça t'intéresse, hm ? Donne-moi une bonne raison et on pourra faire affaire.

Elle relève le visage vers lui, écharpe baissée sur un minois d'enfant curieuse.

Elle releva la tête vers toi. Tu aperçois discrètement ses yeux, cachés sous l'ombre de sa capuche. Tu imagines rapidement les traits que la jeune fille pouvait avoir. Ouais, tu venais de tilter que c'était une femme, au son de sa voix. Elle semblait jeune. Pourquoi vivait-elle ici, à son âge ? Ou était-ce une de ces récupératrices ? Tu n'y prêtes pas plus d'attention que ça. Parce qu'elle vient de te redonner une lueur d'espoir. 

Une bonne raison. C'est ce qu'elle te demandait pour le moment. Comment allais-tu lui répondre ? Tu plantes ton regard dans le sien, réfléchissant quelques secondes à ce que tu allais lui dire. Tu ne pouvais pas dire de connerie. L'enjeu est, pour toi, bien trop grand. Elle semblait prête à s'enfuir à la moindre action suspecte. Tu n'as pas le droit à l'erreur, ce coup-ci. 

« Est-ce qu'elle s'appelle Elizabeth ? »

Après courte réflexion, c'est ce que tu avais décidé de lui dire. Si c'était bien ta Lizzie, tu allais déjà être plus qu'heureux. Actuellement, tu espères juste que ça la convainc. Elle comprendra sans doute que tu as un lien avec cette femme, si tu connais son prénom ... « Je te file autant que tu veux pour tout savoir de cette affaire. »

Une... Flor ? Pleure ?  Feur ?

- Une fleur...!

Oui, cet amas de pétales à la couleur vague et poussiéreuse, coupés dans un tissu raide et -sans doute par le passé- de bonne qualité, est donc une fleur.
Natasha n'en a jamais vu de ses propres yeux. De la même manière que pour elle, chaque fruit synthétisé se rapporte à un coulis coloré, et non à une forme. La fraise est rouge, la pomme d'un jaune pâle, l'abricot est orange. - Tout comme l'orange, ce qui est, avouons-le, assez mal foutu. -

C'est donc forte de cette découverte sortie d'un autre âge qu'elle attrape sa tresse pour y planter ladite fleur, la coinçant dans l'élastique retenant ses cheveux.
La jeune femme se tourne ensuite pleinement vers Nero, le détaillant à nouveau sans réelle gêne, pour l'inscrire lui aussi dans ta mémoire. Il a un visage doux, bien qu'un peu... troublé ? Faut croire qu'il tient vraiment à connaitre ses quelques infos.

Elizabeth. C'est bien ça. Monsieur sait de quoi il parle, et Miss-tresse ne sait pas trop si cela doit la rassurer ou l'effrayer. Elle dodeline de la tête, soufflant d'une voix plus douce :

- Autant qu'je veux ? Par les Archanges, j'vais devenir ri-...

Sa réponse vaguement moqueuse se fait couper par un gargouillis affamé, et Natasha grimace en se pliant légèrement, mains autour du ventre. Vrai qu'hier, elle n'avait rien mangé, puisqu'elle n'avait rien vendu.
Dans un grommellement de gamine mécontente, elle reprend :

- Si tu m'offres un vrai repas, j'te dis c'que j'sais.

Pas difficile à convaincre, aujourd'hui. La faim fait des miracles, parfois. D'ailleurs elle se lève pour s'approcher un peu, pressée de pouvoir se nourrir, et pariant visiblement sur le fait que l'inconnu trouve la proposition honnête.

- Y'a un restaurant, à l'entrée du Second secteur. ça a l'air bon. Tu viens ?

Et de se mettre en marche sans attendre. Au bluff.

Elle marmonna quelque chose, pas assez fort pour que tu comprennes, avant de glisser quelque chose dans ses cheveux. Bah, ça ne devait pas être important. Tiens, c'était une fleur ... Comment l'avait-elle obtenue ? Toi même, tu n'en avais eu que quelques une dans tes mains il y a quelques année. Quand elle ...

C'est finalement sa déclaration qui t'arracha à tes souvenirs pour te faire revenir vers la dure réalité. 
C'était un repas qu'elle voulait ? Elle allait l'avoir, son repas. Bon, elle avait l'air de déjà connaître votre destination, tant mieux. Tu es sur qu'elle sera satisfaite la bas, au moins. Alors qu'elle se mets en route, tu case ton pas dans le sien pour marcher à ses côtés. « Si c'était possible, j'aurai payé le cuisinier du roi pour qu'il te prépare quelque chose. » Tu étais clairement prêt à y mettre ce qu'il fallait pour des infos pareilles. 

Vous avancez tous les deux, quittant la déchèterie, puis le troisième quartier, pour vous diriger vers le second. L'ambiance est un peu différente, entre les deux endroits, mais elle ne te dérange pas. T'as l'habitude de jongler entre ces deux quartiers. Si t'allais dans le premier, c'est sur que la, ça te chamboulerai ...

Tu aperçois au coin d'une rue un petit restaurant. « C'est la ? »

Le pas est pressé, un peu nerveux peut-être. Comme le bref rire maigrelet et forcé qui s'échappe de sa gorge en l'entendant.
Étrangement, son faciès ne correspond pas au son, à croire que la poupée ne sait pas rire. On a dû oublier de dessiner un sourire sur son visage de porcelaine sale.

- Le cuisinier du Roi préférerait sans doute empoisonner les sales engeances du Troisième.

Natasha ôte sa parka en approchant du second secteur, se donnant d'un coup figure un peu plus humaine que dans son manteau large et informe.
Nul doute qu'elle passera plus facilement inaperçue ainsi, dans ses vêtements certes usés et sales mais laissant entrevoir une silhouette fine et -finalement- féminine.
Elle ne parle pas, il n'y a rien à dire pour le moment. Bien qu'elle regrette un peu de ne pas savoir faire la conversation, pour une fois qu'elle croise un mec qui semble sympa.

Bientôt elle s'arrête devant la petite échoppe, modeste vu son emplacement, mais un bon compromis aux yeux de Natasha. Assez près du Troisième secteur, mais de meilleure qualité.

- C'est là. Ils ont plein de desserts..

Parce que, oui, c'est un détail qui compte.
Sitôt assis, deux cartes leur sont apportées, que la blondinette dédaigne totalement. De toute manière sa commande est simple :

- J'veux le plus gros plat que vous avez, un dessert au chocolat, un à la fraise, un à la poire et hu.. Un chocolat chaud.

Elle attend que le brun passe éventuellement commande, les mains sales aux ongles noires sagement croisées sur la table, avant de reprendre, sitôt le serveur éloigné :

- C'est quoi ton nom ? Pourquoi ça t'intéresse cette histoire ?

Elle avait l'air contente. Tiens, au vu de sa petite précision et de sa laaaarge commande, elle semblait — beaucoup — apprécier les desserts. Tu la regardes qui passe sa commande, les yeux grands ouverts par la surprise de la voir d'un coup moins renfermée, et un petit sourire tiré sur ton visage. Elle ne te semble vraiment pas mauvaise. Tu jettes rapidement un coup d'oeil à la carte. Tu n'as pas spécialement faim, t'avais déjà grignotté quelque chose avant de venir. Bien que tous les noms notés sur la carte de font baver, « un café pour moi », te contenta-tu d'annoncer au serveur, qui s'éloigna rapidement.

Vous reprenez alors votre discution. Bon, elle voulait savoir qui t'étais. « Nerone Jelkins. Et toi ? » Tu ne serai pas vraiment surpris si elle ne répondait pas à ta question. Tous les gens du troisième quartier ne balancent pas leur nom au premier venu. Après lui avoir donné ton nom, tu réagis. Tu te demande si elle connaît le nom de ta femme. Si elle avait le Wilson ou le Jelkins... Tu te traite intérieurement pour cette info que tu as peut être devoilé trop vite. Quoi que.

« Comment dire ... » Tu cherches rapidement quoi lui dire. « C'était une ... Personne importante pour moi. »

"Un café pour moi".

Mince. Soit il n'a pas faim... Soit elle vient de le ruiner avec son repas gargantuesque, et il n'a plus assez d'argent pour acheter autre chose qu'un fichu café.
Elle tortille sa moue, vaguement embarrassée, avant de hausser les épaules. Après tout, un deal est un deal. Et surtout, elle a faim.

Scrutant tour à tour son compagnon de repas et le retour attendu du serveur, Natasha triture machinalement sa tresse, puis la fameuse fleur de tissu défraîchie qui la orne. Elle fixe son attention dessus un instant, répétant pour elle-même : "Nerone Jelkins..."

Quelques secondes passent, qu'elle laisse égrainer impassiblement, sans réagir d'avantage quant au nom donné.
Son prénom à elle n'a pas tellement d'importance pour lui, du moins le suppose-t-elle, mais elle finit par lancer en haussant les épaules :

Nat'. Ou la merdeuse... Comme tu préfères.

Rapidement, le serveur revient, avec un café, et un plat à base de fécule et de synthé-légumes. Un remerciement poli et la poupée-crasse s'attaque à son assiette avec appétit, repoussant d'autant sa réponse.
Finalement, elle pose ses couverts, dévisage Nerone et reprend :

- Assez importante pour porter ton nom, hm...
Je ne sais pas ce que tu as entendu, à la décharge alors.. Je vais me répéter pour commencer.
J'ai entendu dire que durant l'accident de scooter, la femme n'était pas morte. Son cercueil, à la cérémonie, était vide.


Elle s'interrompt, histoire de voir sa réaction, laissant ses infos en suspend.

Nat' n'a aucune idée de ce qu'elle est en train d'ingurgiter, mais ça semble lui plaire si on en croit la vitesse à laquelle elle a attaqué le plat.
Ou alors elle a réellement faim, hypothèse tout à fait plausible s'il en est.

D'ailleurs, elle reprend le temps d'avaler une grosse partie de son plat, laissant à Nerone le temps, lui, de digérer les infos qu'elle lui balance en vrac.

Un dodelinement de tête répond à l'impatience du beau brun, un peu embêté.
Cette histoire compte pour lui, et elle n'est pas certaine d'avoir de bonnes infos pour lui.
D'un autre côté, aussi sympathique lui soit-il, elle ne le connait pas, et ce n'est pas à elle de juger de ses possible états d'âme.

Le plat se finit en quelques derniers coups de fourchette, et elle le repousse avec un léger signe au serveur, avant de reprendre :

-J'en sais guère plus... L'accident a été assez violent pour que l'enfant meurt mais... ça, tu le sais déjà. Apparemment, elle...

Elle s'interrompt, le temps que le plat parte, au profit de ses trois desserts et un chocolat chaud, qu'on lui dispose sous le nez.

- Merci.
... Apparemment, elle a été récupérée.. par ceux d'en haut. Je crois.

A nouveau elle réfléchit, grignotant un bout de tartelette aux synthéfruits, avant de pousser la part de gâteau au chocolat entre eux, en incitation silencieuse pour Nero.

- Il a dit.. Il a dit... Qu'elle avait... perdu un membre. Oui, c'est ça. Elle a perdu un membre dans l'accident, mais... Je ne sais pas lequel.

Une pause encore, elle le dévisage, dans un mélange de curiosité et d'inquiétude... pour lui. Sans raison, finalement. Elle ne le connait pas.

Vu sa tête, il ne voudra pas du gâteau au chocolat. Dommage, il a pourtant l'air délicieux. Nerone semble réfléchir, encore, longuement. Assez longuement pour que Nat' retourne effacer sa tartelette de la surface de la Terre, à coups de cuillères empressés.

Elle ne ressent pas grand chose, la blondinette. Toujours un peu d'inquiétude pour le gentil Nerone, peut-être. Mais elle fait tout pour se convaincre que tout ça ne la concerne pas. Elle a été payée pour donner une info.
Ni plus ni moins.

Non, Natasha, ni plus ni moins. Arrête de le regarder en coin, le brun. Arrête de te demander ce qu'il peut bien se passer dans sa tête, derrière son visage qui s'agitait de quelques tics nerveux, sans doute sans qu'il ne s'en rende compte lui-même.
Arrête de t'inquiéter pour les autres, t'as assez à gérer avec ta propre vie. Pas vrai ? PAS VRAI ?

- J'ai rien d'autre... Mais, je peux... je peux chercher des infos, si tu veux. Savoir où elle est, peut-être.

J'avais dit non, Espèce de gourde.

Elle lâche ses desserts pour triturer sa tresse, pensive. Ses yeux scrutent Nerone un moment, avant qu'elle ne rouvre la bouche.

- Je peux t'aider à la retrouver, si tu veux. Enfin... Essayer. Moi aussi on m'a arraché ma famille. Je sais c'que c'est.